juin 13, 2025
Etat des lieux 2025 du marché des batteries pour voitures électriques
Alors que la flotte de voitures électriques et hybrides ne cesse de croître, le marché de la batterie pour véhicules électriques est en constante évolution. Faisons le point sur les tendances observées ou attendues pour 2025 !
Quelles sont les technologies de batteries pour véhicules électriques qui sont les plus fréquentes ? Qui produit ces batteries ? Quels sont les types de véhicules qui attirent le plus les acheteurs ? Découvrez les réponses à ces questions !
Qu’est-ce qu’une batterie ?
Une batterie est un ensemble d’accumulateurs électriques qui permettent de stocker de manière réversible de l’énergie électrique sous forme chimique. Elle peut être destinée à un grand nombre d’usages : appareils électriques, appareils électroniques domestiques (téléphones portables par exemple), véhicules, etc. Chez Opteven, ce sont ces dernières (les batteries pour véhicules électriques) qui nous intéressent !
Du côté des technologies
En Europe, on mise encore largement sur les batteries lithium-ion NMC (nickel-manganèse-cobalt – ce que confirme la liste des gigafactories plus loin dans l’article). BYD et Tesla privilégient les batteries LFP (lithium-fer-phosphate). Les batteries solides devraient apparaître sur le marché à partir de 2026.
Quelles différences entre la batterie LFP et la batterie NMC ?
Batterie lithium-fer-phosphate pour voiture : coût plus faible, durée de vie plus longue, meilleur recyclage
La batterie LFP (lithium-fer-phosphate) présente de nombreux avantages : elle est moins chère à produire (avec moins de composants toxiques et coûteux) donc moins chère tout court, elle est plus intéressante sur le plan de la sécurité (moins de risque d’incendie ou de surchauffe), elle est plus durable (son cycle de vie est plus élevé, son recyclage est plus simple).
Batterie nickel-manganèse-cobalt : meilleures performances (voiture avec une plus grande autonomie), y compris quand il fait froid
La batterie NMC (nickel-manganèse-cobalt) a pour principal atout, et non des moindres, ses performances, avec une densité énergétique plus élevée (et donc une plus grande autonomie, d’autant que ce type de batterie est moins sensible aux températures froides).
Ces caractéristiques expliquent pourquoi le marché du véhicule électrique tend à préférer les batteries LFP sur les petites voitures et les NMC pour les plus grandes (et les mieux équipées).
Qui produit des batteries pour véhicules électriques ?
Actuellement, la Chine produit plus de 75 % des batteries mondiales. Mais des projets en Europe voient le jour et visent à alimenter le marché européen en batteries produites au sein de l’UE.
Du côté des usines de batteries pour voitures électriques en France
Dans la région des Hauts-de-France, la vallée de la batterie est un pôle industriel spécialisé dans les batteries électriques, constituée de plusieurs usines (dites « gigafactories« ). Les projets de gigafactories, initiés il y a plusieurs années par de grands noms de l’automobile (Stellantis, Renault, Mercedes-Benz…), en sont à des stades de maturité différents.
Celle d’ACC (pour Automotive Cells Company), coentreprise détenue par Stellantis, TotalÉnergies et Mercedes-Benz, produit des batteries basées sur la technologie NMC (nickel-manganèse-cobalt). Sa production, en 2025, monte en cadence. L’entreprise fournit plusieurs modèles du groupe Stellantis, dont des Peugeot e-3008 et e-5008 et l’Opel Grandland. L’objectif est de fabriquer près de 150.000 batteries en 2025, et de poursuivre le montée en puissance pour atteindre les 2 et 2,5 millions d’unités d’ici 2030, ce qui représenterait 20 % du marché de l’Union Européenne.
La gigafactory Renault ElectriCity (alliance de Renault et du groupe sino-japonais AESC (Envision, Nissan et NEC)) est au début 2025 en phase de tests, étape préalable à la production de batteries, elles aussi basées sur la technologie NMC (nickel-manganèse-cobalt). Elle a pour objectif d’équiper 400.000 à 500.000 voitures électriques (dont la R5 E-Tech) chaque année d’ici 2030.
Vektor, également partenaire de Renault, boucle aussi sa phase de tests. La production est quant à elle prévue pour démarrer début 2026.
Près de Dunkerque, la gigafactory de ProLogium vient d’être autorisée : pour elle, c’est la phase de travaux qui démarrent, avec un objectif de fin de travaux à fin 2026 / début 2027. La société taïwanaise y produira des batteries solides lithium-céramique, peut-être le futur standard des batteries.
Du côté des véhicules : l’hybride a la cote !
Dans le monde entier, les ventes de voitures électrifiées (électriques et hybrides rechargeables confondues) ont grimpé à 4,1 millions d’unités au cours du premier trimestre 2025, soit +22%, dont 2,4 millions en Chine et près d’un million en Europe. En France, les ventes de voitures électrifiées ont reculé de -18 % (en cause notamment : -47% pour les hybrides rechargeables), en raison de la baisse du bonus écologique, de l’absence de leasing social et du recul fort des ventes de Tesla.
Côté français, le dernier baromètre Energie de L’Argus auprès de ses lecteurs (près de 3.000 sondés) révèle que les véhicules hybrides ont le vent en poupe. D’ailleurs, les ventes de véhicules hybrides ont progressé de +36% en 2024 (alors que le vente de voitures a reculé de -3,2%). Sur le segment des véhicules neufs, l’hybride s’affirme comme l’énergie préférée des Françaises et Français. En fait, vu comme le compromis parfait entre l’électrique et les motorisations thermiques, l’hybride progresse continuellement en France depuis bientôt 10 ans : il représente 42 % des intentions d’achat en neuf, devant l’électrique (27 %) !
Sur le marché de l’occasion, l’hybride est aussi en pleine croissance : 30 % des répondants du baromètre L’Argus déclarent vouloir se tourner vers l’hybride pour leur prochain véhicule de seconde main (+8% par rapport à 2023), contre 32% pour l’essence, 25% pour le diesel, et 10% pour l’électrique.
Bref, le marché de la batterie pour véhicules électriques est traversé par plusieurs tendances. D’abord, on constate que le parc électrifié (hybride et électrique) ne cesse de croître, une tendance qui devrait être amenée à perdurer (en neuf et occasion). Ensuite, l’Europe en général, et la France en particulier, s’affirment comme des producteurs de batteries électriques, afin de contrer la main-mise de la Chine, avec la construction de gigafactories : si certaines sont déjà sorties de terre et ont démarré leur production, d’autres doivent encore voir le jour dans les prochains mois. Enfin, du côté des technologies, les batteries NMC (nickel-manganèse-cobalt) et LFP (lithium-fer-phosphate) sont plébiscitées, dans l’attente de l’arrivée sur le marché des batteries solides dans les prochaines années.